En 1968, sous son titre d’origine « Répression », le film de Jean-Luc Magneron connaît deux versions différentes comme le suggère un compte rendu critique de Bernard Cohn publié au cours de l’été dans la revue Positif : « L’apparition du Général de Gaulle sur le petit écran, lors de son tête-à-tête, le 7 juin dernier, avec Michel Droit et son approbation, dans les termes que l’on sait, des interventions policières commence ce film qui dure environ deux heures. Le reste est composé d’interviews des victimes de la répression ou de personnes ayant assisté à la répression. Le film aurait gagné en force si avait été enlevée une bonne moitié des témoignages (signalons qu’une version plus courte a été réalisée depuis). On retiendra surtout, en dehors des témoignages des blessés graves, l’intervention de M. Julien Besançon, d’autant plus dangereuse qu’elle est intelligemment menée. Le préfacier des Murs ont la parole noie constamment le poisson, se lance dans des explications qui renvoient dos-à-dos les forces de répression et les manifestants, et se retrouve, bien sûr, pour plus de sûreté, au-dessus de la mêlée » (Positif n° 97, été 1968).